mardi 10 février 2015

Amener l’ainé, ou pas ?


(article écrit pour le magazine d'Orchidée Familles)

Allez-vous amener votre ainé quand vous irez chercher votre deuxième enfant en Thaïlande ? C’est ce que nous avait demandé la psychologue lors de l’une des évaluations pour notre deuxième agrément. La question mérite en effet réflexion et nous y avions réfléchi (il faut dire que cinq ans d’attente, ça laisse le temps.)

D’après elle, ce n’était pas une bonne idée. LA rencontre serait comme un accouchement, quelque chose d’intime et pas forcément agréable et joli, qui ne regarde que les parents. Il serait mieux de ne pas exposer l’ainé à cela, comme on n’amène pas non plus l’ainé dans la salle d’accouchement. Certes.

Mais dans le cas d’un accouchement, on ne tient pas l’ainé éloigné de la clinique et de ses deux parents durant 3 semaines. D’ailleurs, pour avoir testé les deux, je ne trouve pas que le moment de la rencontre ressemble tant que ça à un accouchement, mais c’est sans doute personnel. Si elle devait se comparer à un accouchement, je dirais que nous avons tous les quatre accouché ce jour là. Nous étions tous les quatre stressés, inquiets, contents, curieux de l’autre. L’ainé bien sûr un peu moins que les parents et le petit dernier.

Finalement, j’ai posé la question à l’intéressé. Il avait un an et un mois au début des démarches et huit ans et demi au moment d’aller chercher son petit frère de quatre ans en tant que ‘phee chay’.
-       Tu trouves qu’on a bien fait de t’amenenr en Thaïlande l’année dernière ?
-       Ben oui, pourquoi ?
-       T’aurais pas préféré rester en France, chez ton copain par exemple ?
-       Ben non ! C’était mieux pour lui de voir tout de suite son grand frère et de s’habituer. Et moi aussi je pouvais m’habituer.
-       Tu n’as pas trouvé ça difficile quand il a tellement pleuré et qu’il ne voulait pas venir avec nous ?
-       Ben non … puis je ne m’en souviens plus trop de ça. Tu savais, Maman que dans Minecraft ….

Chaque histoire est bien sûr personnelle et chaque famille est différente. Mais si on prépare bien son ainé aux difficultés éventuelles de la rencontre (nous lui avions parlé des pleurs et refus éventuels) et si on fait très attention à prendre du temps pour l’ainé durant ces premiers jours si riches en émotions pour tous, je pense que c’est bénéfique aussi bien pour le(s) ainé(s) que pour le(s) cadet(s).

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