mercredi 4 mars 2015

Rentrée

C'était la fin des vacances, lundi. Je suis toujours très contente au début des vacances, d'avoir un peu de souplesse dans le rythme infernal imposé par les allers et venus à l'école, sans parler des devoirs du grand. Une petite heure de sommeil de plus le matin, moins de contraintes d'horaires : on respire ! Mais je dois avouer que je suis, secrètement, également contente quand les garçons reprennent le chemin de l'école. J'ai alors la maison pour moi toute seule en journée et j'organise ma journée de travail selon mes besoins professionnels et mes envies, et non pas en fonction des besoins en envies de mes loulous ! Bon, le prix à payer c'est de se lever à 6h30 le matin et de devoir surveiller les devoirs et d'être obligée de se replonger dans les maths ...

Enfin, envie ou pas, lundi c'était reparti. Mes deux garçons ont abordé cette fatalité chacun selon son caractère. Le petit trépignait d'impatience, 'trop' content de retrouver ses camarades. Le grand, par contre, nous a refait le même scénario que début janvier. Tête d'enterrement le dimanche soir, refus de se lever le lundi matin, claquage de porte, s'habiller en disant 'j'y vais pas' etc. Il n'arrive pas à nous expliquer pourquoi, j'ai l'impression que c'est une question de gros stress et de grosses angoisses. Dur, dur. Puis, comme début janvier, il est rentré tout content. Content d'avoir retrouvé les copains, content de sa journée. 'Maman, si j'aurais su (sic) qu'on apprendrait une chanson en grec, j'aurai fait moitié moins de problèmes ce matin.' Car le prof de musique, celui même dont il a eu tellement peur en début d'année, leur a appris une chanson en grec moderne, avec le texte écrit en grec. Le pied !! (Pour lui) Être en 6e à neuf ans, ce n'est pas facile pour notre petit/grand émotif.

samedi 28 février 2015

Bien grandis !

Hier, j'ai mesuré mes deux garçons, la dernière fois c'était le 14 juillet dernier. Nous notons celà toujours sur un bout de mur à l'étage. Le grand a poussé de deux centimètres et demi et le petit en a pris six ! Ce qui fait 1m 34 pour le grand qui fêtera ses 10 ans dans un mois et demi et 1 m 08 pour le petit qui a 5 ans et demi. Le Grand Frère poursuit tranquillement sa courbe de croissance qui le mènera vers les 1m80 à l'âge adulte. Le Petit Frère, par contre, a quitté la courbe la plus basse du carnet de santé, qui l'aurait mené vers une taille d'environ 1m60, pour rejoindre celle au-dessus qui lui vaudra une stature de 1m68, s'il la continue. Ce n'est pas très grand, mais c'est nettement mieux !  Il était tout fier. Et moi aussi ! Bravo mon loulou, continue à bien boire ton lait le matin et à manger ta viande, Maman tu procureras les bisous et tout l'amour pour devenir un grand !

mardi 24 février 2015

L'histoire familiale

Hier, lors du rituel du couchage, notre petit me demande :
- Maman, pourquoi Oma il habite loin ? (Oma signifie Mamie en néerlandais. Les garçons ont une Oma et une Mamie. Nous étions chez Oma la semaine dernière, donc il a fait les 5 à 6 heures en voiture que nous séparent.)
 - Oma habite en Hollande. Quand j'étais plus jeune, j'habitais en Hollande aussi, puis je suis allée en France pour faire des études.
- C'est quoi ça ?
- Des études ? C'est pour apprendre des choses, comme à l'école. Puis après, j'ai rencontré Papa et je me suis mariée avec Papa.
- Et avec Grand Frère ! pense-t-il savoir.
- Non, pas avec Grand Frère, je me suis seulement mariée avec Papa. Puis nous avions trèèèès envie d'avoir deux enfants. Nous avons attendu très longtemps et Grand Frère est venu dans mon ventre. (Vous, lecteurs adultes, l'aurez compris, c'est la version simplifiée de notre histoire.)
- Et comment il est sorti ? Je sais : par le zizi ! (Ce n'est pas la première fois que nous abordons le sujet, mais apparemment il n'a pas correctement retenu tous les détails !)
- Il est sorti entre les jambes de Maman.
- Mais comment il a fait pour sortir avec les jambes ?
- Eh bien, il y avait un docteur qui m'a aidé.
- Il a fait comment ? (Raté ! Il veut des détails !)
Ben ...  comment expliquer sans trop expliquer ? Je me laisse tomber à la renverse sur son lit pour mimer la version 'soft' d'un accouchement. Je fais semblant de pousser trois fois (simplification bis) et dis 'Oh, ça tête sort !' et lui explique comment le docteur a pris la petite tête pour ensuite mettre le bébé sur le ventre de Maman. 'Coucou Grand Frère ! Mais il était encore tout petit, hein !' Je préfère préciser, qu'il ne pense pas que j'ai accouché d'un grand de 9 ans !
- Et puis Papa et Maman avaient trèèèès envie d'avoir un deuxième garçon et nous avons encore attendu très longtemps et ...
- Et c'est moi !!! me coupe-t-il la parole.
- Et un monsieur nous a appelé pour nous dire qu'il y avait un garçon de 4 ans qui n'avait pas de papa et maman et il nous a demandé si nous voulions devenir son papa et sa maman. Nous avions dit 'Oh oui, oh oui !! On était trèèèès contents ! Et on est vite allés te chercher (encore une simplification !)
- Et moi, dit notre petit, je suis sorti du ventre de la dame (il sait qu'il ne sort pas de mon ventre) comme ça !!! Il gigote dans tous les sens en rigolant.
- Eh ben, tu étais déjà très dynamique dès ta naissance !
- J'ai fait comme ça pour sortir !!! précise-t-il en bougeant ses jambes et ses bras dans tous les sens. Il rigole beaucoup et continue ses galipettes sur le lit.

C'est un sujet joyeux pour lui, pour l'instant en tout cas.

mardi 10 février 2015

Amener l’ainé, ou pas ?


(article écrit pour le magazine d'Orchidée Familles)

Allez-vous amener votre ainé quand vous irez chercher votre deuxième enfant en Thaïlande ? C’est ce que nous avait demandé la psychologue lors de l’une des évaluations pour notre deuxième agrément. La question mérite en effet réflexion et nous y avions réfléchi (il faut dire que cinq ans d’attente, ça laisse le temps.)

D’après elle, ce n’était pas une bonne idée. LA rencontre serait comme un accouchement, quelque chose d’intime et pas forcément agréable et joli, qui ne regarde que les parents. Il serait mieux de ne pas exposer l’ainé à cela, comme on n’amène pas non plus l’ainé dans la salle d’accouchement. Certes.

Mais dans le cas d’un accouchement, on ne tient pas l’ainé éloigné de la clinique et de ses deux parents durant 3 semaines. D’ailleurs, pour avoir testé les deux, je ne trouve pas que le moment de la rencontre ressemble tant que ça à un accouchement, mais c’est sans doute personnel. Si elle devait se comparer à un accouchement, je dirais que nous avons tous les quatre accouché ce jour là. Nous étions tous les quatre stressés, inquiets, contents, curieux de l’autre. L’ainé bien sûr un peu moins que les parents et le petit dernier.

Finalement, j’ai posé la question à l’intéressé. Il avait un an et un mois au début des démarches et huit ans et demi au moment d’aller chercher son petit frère de quatre ans en tant que ‘phee chay’.
-       Tu trouves qu’on a bien fait de t’amenenr en Thaïlande l’année dernière ?
-       Ben oui, pourquoi ?
-       T’aurais pas préféré rester en France, chez ton copain par exemple ?
-       Ben non ! C’était mieux pour lui de voir tout de suite son grand frère et de s’habituer. Et moi aussi je pouvais m’habituer.
-       Tu n’as pas trouvé ça difficile quand il a tellement pleuré et qu’il ne voulait pas venir avec nous ?
-       Ben non … puis je ne m’en souviens plus trop de ça. Tu savais, Maman que dans Minecraft ….

Chaque histoire est bien sûr personnelle et chaque famille est différente. Mais si on prépare bien son ainé aux difficultés éventuelles de la rencontre (nous lui avions parlé des pleurs et refus éventuels) et si on fait très attention à prendre du temps pour l’ainé durant ces premiers jours si riches en émotions pour tous, je pense que c’est bénéfique aussi bien pour le(s) ainé(s) que pour le(s) cadet(s).

vendredi 30 janvier 2015

La régression

Cette semaine, mes deux loulous ont eu leur moment de régression, chacun à sa manière. C'est le plus petit qui a commencé. Il a voulu jouer avec moi à un de ses jeux préférés, une variante de cache-cache. C'est lui qui se cache, presque toujours au même endroit : sous sa couette. Je dois alors faire semblant de ne pas le trouver et - c'est le plus important ! - pleurer son absence. En général je m'effondre délicatement sur lui, fait semblant de sangloter et Coucou !, le voilà & Maman est toute heureuse. Et ça se termine en séance de bisous ou de chatouilles, selon l'humeur.

Cette fois-ci par contre, il a voulu le refaire, avec une variante.
- Maman, toi tu es comme ça !
Il me montre comment je dois me mettre sur son lit : à quatre pattes avec le dos rond. Il se met sous la couette, sous mon ventre, me regarde et me dit :
- Et moi, je va être né !
Je le 'couve' bien serré sous mon ventre, il bouge.
- Oh, mais qu'est-ce qu'il y a dans mon ventre ? Ça bouge ! Qu'est-ce que c'est ?
Après une minute il sort 'par surprise' de sous la couette.
- Oh, mais c'est un petit C. qui vient de naître ! (bisous, bisous, bien sûr)
Nous l'avons refait trois fois, mais là il sortait d'un œuf, couvé par Maman, à grand 'crac crac' !

Le grand avait également besoin d'être petit, en début de semaine. Il était un peu malade et je sentais qu'il avait vraiment besoin de rester à la maison. Pas spécialement à cause du gros rhume, plus pour se faire chouchouter par sa môman. Pas facile d'être au collège à 9 ans et demi. Au niveau travail scolaire il s'en sort très bien, au niveau social c'est pas mal non plus, mais émotionnellement c'est dur pour lui. Le matin il en avait donc bien profité. L'après-midi je devais travailler un peu. Je travaille à mon compte et mon bureau se trouve près de ce que nous appelons pompeusement 'la salle de jeux'. Et ce petit/grand collégien se met à jouer avec les Duplo que son petit frère n'avait pas rangé ! Il a inventé toute une histoire avec les Duplo et la dînette autour d'un repas servi à un roi.
- Maman, je rejoue au Duplo comme dans ma jeunesse !
J'espère que tu n'en es pas encore sorti mon fils ...


dimanche 11 janvier 2015

Notre petit Charlie

Jeudi soir, notre loulou était allé à la garderie après l'école. Quand je suis venu le chercher vers 17h, le petit portail était fermé à cause du plan Vigipirate. 'Pourquoi c'est fermé là, Maman ?' J'hésite, puis décide de quand même lui parler, version soft, de ce qui s'était passé la veille.
- Ben, il y a eu des méchants qui ont fait de grosses bêtises et on n'a pas envie qu'ils viennent dans l'école, alors ils ont fermé ce portail.
- Des voleurs ? Faut, faut appeler la police !!
- Non, pas des voleurs, ils n'ont pas volé. Ils ont fait une plus grande bêtise, ils ont tué des gens. Et la police le sait, ils sont en train de chercher les méchants.
- Tué ? Sont morts ?
- Oui, les personnes sont mortes...
- Oh, N'a-Pas-le-Droit !! Moi, ye va le dire à la police et après la police il va vien et après va les mettre dans la cage (il dit 'cage' pour la prison) ! N'a pas le droit de faire des bêtises comme ça!

Le lendemain, vendredi, en allant à l'école :
- Maman, police a trouvé méchants ? Police a mis les méchants dans la cage ?
- Non, ils les cherchent, ils ne les ont pas encore trouvée. Il y a beaucoup de policiers qui les cherchent.
- Moi y'a un police aussi, dans ma chambre !
- Tu veux dire tes policiers Lego et Playmobil ?
- Oui ! Moi ye peux prêter !

Avis au GIGN et BRI : si besoin dans le cadre de la lutte anti-terroriste, il y a des renforts à votre disposition dans la chambre d'un petit garçon de 5 ans et demi ! Voiture de police avec gyrophare, possibilité de mettre à votre disposition un camion de pompiers (plus ou moins équipé, ça dépend des jours). Si nécessaire, également possibilité de faire appel à une armée de pirates avec bateau.

Comme ça chantonne souvent chez nous : Playmobil, en avant les idées !